November 5, 2024
DUBLIN, Irlande, 18 mai 2023 (GLOBE NEWSWIRE) — Ces dernières années, garantir une exploitation durable est devenu un objectif fondamental pour les entreprises du secteur de l’aviation. Néanmoins, cette industrie changeante est confrontée à une multitude de défis pouvant entraver les efforts dont les entreprises font preuve pour l’optimisation de leur rentabilité. Bien que plusieurs […]

DUBLIN, Irlande, 18 mai 2023 (GLOBE NEWSWIRE) — Ces dernières années, garantir une exploitation durable est devenu un objectif fondamental pour les entreprises du secteur de l’aviation. Néanmoins, cette industrie changeante est confrontée à une multitude de défis pouvant entraver les efforts dont les entreprises font preuve pour l’optimisation de leur rentabilité. Bien que plusieurs facteurs contribuent aux difficultés du secteur de l’aviation, il est important de mettre l’accent sur ceux qui ont le plus d’impact.

Les taux d’intérêt en dollars, déjà hauts pour les compagnies aériennes fortement endettées, seront encore plus élevés.

Ces dernières années, le secteur de l’aviation a connu une baisse importante de la demande de transport aérien, ce qui a entraîné des pertes financières pour de nombreuses compagnies aériennes. Afin de se maintenir à flot pendant cette période, les compagnies aériennes ont contracté des dettes supplémentaires. Cependant, cet endettement accru a engendré un risque plus élevé pour les créanciers, ce qui s’est ensuite traduit par une hausse des taux d’intérêt pour les compagnies aériennes.

Outre l’impact de la pandémie sur l’industrie, d’autres facteurs tels que la hausse des prix du carburant et l’intensification de la concurrence ont également contribué aux difficultés financières de nombreuses compagnies aériennes. En raison de ces facteurs, il est de plus en plus difficile pour les compagnies aériennes fortement endettées de générer des bénéfices et donc de rembourser leurs dettes, ce qui suscite des inquiétudes quant à la viabilité de leur modèle économique.

La combinaison de ces facteurs fait que les compagnies aériennes fortement endettées sont maintenant confrontées à des taux d’intérêt encore plus élevés, ce qui peut exacerber encore plus leurs difficultés financières.

Des coûts d’assurance beaucoup plus élevés – l’aggravation des risques de guerre pourrait conduire à l’augmentation des primes d’assurance

Le secteur de l’aviation est confronté à une hausse des coûts d’assurance du fait de l’aggravation des risques géopolitiques. Selon les principales compagnies d’assurance, cette situation est fortement influencée par le fait qu’environ 500 avions loués à des opérateurs russes sont toujours bloqués en Russie. Les assureurs sont confrontés à des problèmes de responsabilité éventuelle en raison de la situation incertaine créée par le refus du gouvernement russe de renvoyer ces avions.

En conséquence, les assureurs ont du mal à évaluer le niveau de risque encouru. Cela se traduit par une large fourchette de pertes potentielles, qui selon certaines sources du secteur sont estimées à 30 milliards de dollars. Cette incertitude risque de faire augmenter les primes d’assurance des compagnies aériennes, ce qui aura un impact sur l’ensemble du secteur.

Les passagers se souviendront des compensations disponibles en cas de retard de vol, ce qui aura une incidence sur les coûts imprévus des compagnies aériennes

Le règlement européen 261/2004 prévoit une indemnisation pour les passagers victimes de retards ou d’annulations de vols, de surréservations ou de refus d’embarquement. Selon les circonstances spécifiques, et sous réserve de certaines conditions, les passagers concernés peuvent prétendre à une indemnisation allant de 250 à 600 euros par personne. Avant la pandémie de COVID-19, le taux de retard des vols au sein de l’Union Européenne qui relevait d’une indemnisation était de 1,5 % des vols, avec un montant moyen d’indemnisation de 375 euros par vol retardé.

En 2019, les compagnies aériennes de l’UE ont transporté un total de 1,12 milliard de passagers, avec 1,7 million de vols ayant subi des retards, ce qui a donné lieu à une indemnisation totale de 6,3 milliards d’euros. Seuls 10 % des passagers concernés déposent actuellement des plaintes directement auprès des compagnies aériennes, ou par l’intermédiaire de sociétés de services spécialisées telles que Skycop ou Airhelp.

Toutefois, ce chiffre devrait augmenter de manière significative, du fait qu’après la pandémie de COVID-19, l’industrie devra faire face à des déficits de capacité et autres défis. En conséquence, le nombre de vols retardés pouvant faire l’objet d’une demande d’indemnisation pourrait passer de 1,5 % à 5 % des vols, ce qui pourrait donner lieu à une indemnisation totale de 20 milliards d’euros.

Les défis liés aux moteurs LEAP se traduiront par une augmentation du nombre d’avions au sol et un déficit de capacité

Selon nos recherches internes, le secteur de l’aviation exploite actuellement une flotte de 1397 avions A320neo équipés de moteurs LEAP-1A, soit un total de 3080 moteurs avec une moyenne de 2,2 moteurs par avion, et 1043 avions Boeing 737 MAX équipés de moteurs LEAP-1B, soit un total de 2338 moteurs avec une moyenne de 2,2 moteurs par avion. Il existe 21 sites dans le monde pour la révision et la maintenance des moteurs LEAP-1A, et 22 sites pour les moteurs LEAP-1B.

Cependant, l’immobilisation au sol de 16 000 avions (soit 60 % de la flotte totale) en 2020-2021 a entraîné un report impressionnant de la maintenance de 60 % des moteurs LEAP. En conséquence, il y a désormais un important déficit d’entretien sur 43 sites, entraînant des temps d’attente de 9 à 10 mois pour la maintenance des moteurs. Cette situation pourrait potentiellement perturber les activités des compagnies aériennes.

L’interruption de la production et de la chaîne d’approvisionnement des fabricants d’équipements d’origine au cours de la période 2023-2025 entraînera un déficit de capacité aéronautique

La pandémie de COVID-19 a eu un impact considérable sur l’industrie aérospatiale. Les fabricants d’équipements d’origine (OEM en anglais) tels que Boeing et Airbus ont dû faire face à d’importantes perturbations dans leurs chaînes de production et d’approvisionnement. En réponse au ralentissement économique mondial et à la baisse de la demande de transport aérien, les équipementiers ont réduit leurs niveaux de production d’environ la moitié par rapport aux niveaux pré-Covid. Toutefois, cette situation a entraîné un déficit de capacité aéronautique qui entrave les efforts de rétablissement de l’industrie.

Les réductions de production ont affecté plus de 5 000 fournisseurs de la chaîne d’approvisionnement. Tous les fournisseurs ont dû réduire leurs volumes pendant la pandémie. Par conséquent, il devrait falloir entre deux ans et demi et quatre ans à l’industrie aérospatiale pour retrouver ses niveaux de production d’avant la pandémie de Covid. Cette période de perturbation prolongée risque d’avoir des conséquences importantes pour l’industrie et ses parties prenantes.

En 2020-2021, l’annulation des programmes de formation des pilotes combinée aux départs à la retraite prévus ont provoqué une pénurie de pilotes en 2023-2024, ainsi qu’une augmentation rapide des coûts pour les compagnies aériennes

Le secteur de l’aviation est confrontée à une demande constante de nouveaux pilotes, étant donné qu’environ 3 % des pilotes partent à la retraite chaque année. Cependant, la pandémie de COVID-19 a provoqué un recul important dans l’industrie, tous les programmes de formation de nouveaux pilotes ayant été soit reportés, soit annulés.

Il y a donc maintenant une pénurie importante de pilotes, ce qui entraîne une augmentation rapide des coûts. On estime que l’industrie connaîtra une pénurie de 300 000 pilotes d’ici dix ans. Cette pénurie devrait créer d’importants défis, en particulier en Inde, où l’on s’attend à ce que la pénurie de pilotes soit la plus importante.

Difficultés à réserver des services d’entretien, de réparation et de révision après la pandémie, en raison du report des services d’entretien qui étaient programmés

Un autre problème causé par la pandémie de COVID-19 est une accumulation importante des services d’entretien des appareils au niveau mondial. En raison de la réduction sans précédent du transport aérien et de l’immobilisation au sol de nombreux avions, la maintenance programmée des appareils a été retardée ou reportée.

Néanmoins, alors que la demande de transport aérien commence à se rétablir et que les compagnies aériennes reprennent leurs activités à plein régime, réserver les services d’entretien, de réparation et de révision nécessaires à ces avions est un véritable défi. De nombreuses compagnies aériennes constatent que les installations de services d’entretien fonctionnent déjà à plein rendement, ce qui entraîne des temps d’attente longs et des perturbations potentielles pour les activités des compagnies aériennes. Cette accumulation des travaux d’entretien devrait persister pendant un certain temps, créant des obstacles aux efforts de rétablissement du secteur de l’aviation.

Difficulté à trouver des créneaux pour l’entretien des moteurs V2500 et RR en raison de la maintenance différée.

Les compagnies aériennes qui exploitent des avions équipés de moteurs V2500 et RR rencontrent également des difficultés pour programmer la maintenance de leurs moteurs en raison d’une forte demande et d’une disponibilité limitée. Cela crée une situation difficile, en particulier pour les compagnies aériennes dont la flotte compte un nombre important de ce type d’avion.

Le manque de créneaux disponibles pour la maintenance de ces avions a contraint les compagnies aériennes à immobiliser certains de leurs appareils, causant des perturbations de leurs activités et des pertes de revenus. Outre l’impact financier, la situation pose également des problèmes de sécurité. En effet, les retards de maintenance peuvent compromettre la sécurité et la fiabilité des moteurs, ce qui peut entraîner des problèmes plus importants à l’avenir.

Les critères ESG pour une aviation plus respectueuse de l’environnement n’ont pas disparu à moyen terme

La 41e assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui s’est tenue à Montréal en octobre 2022, a marqué une étape importante dans l’engagement du secteur de l’aviation en faveur du développement durable. L’assemblée s’est engagée à atteindre un objectif ambitieux à long terme pour parvenir à des émissions carbones neutres d’ici 2050. Cela a mis les questions d’environnement, de société et de gouvernance (ESG) au premier plan de la conversation sur l’aviation durable.

Cet objectif ambitieux est un véritable défi, mais a le potentiel d’encourager les compagnies aériennes à accélérer le développement et l’adoption de carburants plus écologiques ainsi que d’autres améliorations techniques pour décarboniser les vols. Pour atteindre cet objectif à long terme, un changement de mentalité important dans l’ensemble du secteur, des investissements dans la recherche et le développement, et une collaboration entre les compagnies aériennes, les fabricants et les gouvernements seront nécessaires.

Après le Covid, les créances pour les pièces détachées, les services de maintenance, et la location d’avions auront pour conséquence que certains appareils seront encore bloqués au sol, conduisant à une demande de capacité

La situation difficile du secteur a poussé les compagnies aériennes à s’endetter davantage pour financer divers aspects de leurs activités, tels que les pièces détachées, les services de maintenance et les locations d’appareils. Toutefois, l’augmentation de la dette existante du secteur pourrait avoir des conséquences importantes. Certaines compagnies aériennes auront du mal à rembourser leurs dettes, entraînant potentiellement une réduction de leur capacité car elles seront contraintes d’immobiliser certains de leurs appareils ou de supprimer des trajets pour minimiser les coûts.

Les données d’Insider montrent que la dette existante de l’industrie a bondi de plus de 20 % depuis 2020, atteignant plus de 300 milliards de dollars. Pour lever des fonds, les transporteurs aériens mondiaux ont vendu pour 63 milliards de dollars d’obligations et de prêts depuis le début de l’année.

Contact média :
Silvija Jakiene
Directrice de la communication
Avia Solutions Group
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